4060-3 - Landes acidiphiles basses à Empetrum nigrum subsp. hermaphroditum et Vaccinium uliginosum subsp. microphyllum

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Partie supérieure de l’étage subalpin et base de l’étage alpin, entre 2 200 et 2 700 m.
Versants froids et frais, peu inclinés (exposés au nord et à l’ouest) où la neige est assez épaisse en hiver et disparaît relativement tard au printemps.
Sensibilité moindre aux alternances de gel et de dégel que pour la rhodoraie subalpine.
Éboulis siliceux bien fixés et crêtes très exposées où la rhodoraie ne pourrait subsister.
Préférence pour les sols dérivés de roches siliceuses acides (sols humiques), souvent peu profonds (20 à 30 cm), assez acides (pH de 4 à 6) ; mais se retrouve sur des sols humiques sur roches calcaires.

Variabilité

Variabilité principale liée à la situation géographique :
- dans les Pyrénées, lande à Laîche courbée et Camarine hermaphrodite [Carici curvulae-Empetretum hermaphroditi] ;
- dans les Alpes, lande à Camarine hermaphrodite et Airelle des marais [Empetro hermaphroditi-Vaccinietum uliginosi].

Variations secondaires :
selon le substrat, sur silice ou sur calcaire ; en fonction de l’altitude : forme de l’étage subalpin supérieur pouvant évoluer lentement vers la forêt ; forme de l’étage alpin inférieur plus stable.

Physionomie, structure

Aspect d’une fruticée basse de quelques centimètres de hauteur, dominée surtout par la Camarine hermaphrodite (Empetrum nigrum subsp. hermaphroditum), le Lycopode sélagine (Huperzia selago) et l’Airelle à petites feuilles (Vaccinium uliginosum subsp. microphyllum) ; ces espèces sont particulièrement bien adaptées aux conditions de vie très rigoureuses des hautes altitudes.
Recouvrement toujours très important du fait du grand développement de la Camarine hermaphrodite et de l’Airelle à petites feuilles.

Confusions possibles

Avec les landines alpines dominées par l’Azalée des Alpes, propres aux crêtes ou aux corniches ventées.

Dynamique

Landes primaires stables à l’étage alpin inférieur.
À l’étage subalpin, landes pouvant présenter une certaine stabilité en conditions difficiles, sinon évoluant lentement vers la forêt (une pineraie de Pin à crochets, Pinus uncinata, dans les Pyrénées ou une cembraie à Mélèze, Larix decidua, dans les Alpes).

Habitats associés ou en contact

Landes subalpines acidiphiles à Rhododendron ferrugineux [Rhododendro ferruginei-Vaccinion myrtilli, code UE : 4060].
Pineraies à crochets sur Rhododendron ferrugineux [code UE : 9430], cembraies, mélézeins sur Rhododendron ferrugineux [code UE : 9420].
Landes alpines sur sols acides, dominées par l’Azalée des Alpes [Loiseleurio procumbentis-Vaccinion microphylli, code UE : 4060].
Pelouses acidiphiles alpines à Laîche courbée [Caricion curvulae, code Corine : 36.34] ou à Fétuque faux aïra (Festuca airoides) [Festucion supinae, code Corine : 36.34].
Rochers siliceux alpins avec végétation dans les fentes [Androsacion vandellii, code UE : 8220].
Éboulis siliceux alpins [Androsacion alpinae, code UE : 8110].
Végétations acidiphiles des combes à neige [Salicion herbaceae, code Corine : 36.111].
Pelouses alpines des stations ventées à Élyne fausse queue de souris (Kobresia myosuroides) [Oxytropido-Elynion myosuroidis, code UE : 6170].

Répartition géographique

Étage alpin et sommet de l’étage subalpin dans les hautes montagnes (surtout siliceuses) : Alpes, Pyrénées.
Présence ponctuelle dans le Massif central.

Valeur écologique et biologique

Habitat occupant une faible surface à l’étage alpin ou subalpin. Conditions écologiques assez marginales. Présence d’espèces peu fréquentes : Lycopode sélagine, Azalée
des Alpes…

États de conservation

États à privilégier :
Landes de l’étage alpin inférieur stable, celles du subalpin susceptibles d’évoluer lentement vers la forêt.
Autres états observables :
Absence de données.

Tendances et menaces

Végétation stable à l’étage alpin ; peu de menaces concernant ces milieux.
Évolution possible vers la forêt au subalpin supérieur (ne pas contrarier cette dynamique).

Potentialités intrinsèques de production

D’un point de vue pastoral, ces formations sont très peu productives du fait de leur exposition en ubac et de leur implantation sur éboulis ou crêtes restant longtemps enneigées.

Axes de recherche

Absence de données.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliographie

 Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)