Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étages montagnard et subalpin (600-1 600 m).
Vires et couloirs rocheux, sur pentes modérées à fortes (20 à 60°).
Expositions chaudes.
Substrat calcaire compact (se délitant en surface), éventuellement marno-calcaire.
Sol humo-calcaire à mull carbonaté.
Rareté d’un pâturage ovin régulier, compte tenu du type de localisation.
Un type principal : pelouse à Seslérie bleuâtre et Laser sermontain [Seslerio caeruleae-Laserpitietum sileris], présentant des variantes typologiques en rapport avec les conditions topographiques et l’état du substratum :
- sur pentes rocailleuses, type le plus représentatif [subass. typicum], avec la Phalangère rameuse (Anthericum ramosum);
- en stations plus rocheuses : enrichissement en Raisin d’ours commun (Arctostaphylos uva-ursi), Joubarbe des toits (Sempervivum tectorum), Hélianthème blanchâtre (Helianthemum oelandicum subsp. incanum) [subass. arctostaphyletosum uvae-ursi];
- sur pentes accusées tendant vers l’éboulis : enrichissement en Stipe calamagrostide (Achnatherum calamagrostis) et Dompte-venin officinal (Vincetoxicum hirundinaria) [subass. stipetosum calamagrostis].
Assez variables selon les types, mais généralement marquées : -par la dominance des grands hémicryptophytes, essentiellement Laser sermontain (Laserpitium siler), auquel s’adjoint le Laser à larges feuilles (Laserpitium latifolium) conférant à ces pelouses, non seulement un fort recouvrement (75 à 100 %), mais aussi un caractère nettement « prairial », surtout en période estivale ; -par un piquetage fréquent d’arbrisseaux (nanophanérophytes), plus ou moins disséminés : Hippocrépide émérus (Hippocrepis emerus), Amélanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis), Rosier à feuilles de boucage (Rosa pimpinellifolia), Cotonéaster des Monts Nébrodes (Cotoneaster nebrodensis).
En raison de la physionomie très particulière de l’habitat, une confusion avec les autres types de pelouses calcicoles orophiles méso-xérophiles à Seslérie bleuâtre [Agrostio capillaris-Seslerienion caeruleae, Drabo aizoidis-Seslerienion caeruleae, code UE : 6170], floristiquement les plus proches, apparaît peu probable.
Par contre, aux altitudes inférieures, contact et confusion possibles avec les pelouses collinéo-montagnardes plus thermophiles du Seslerio caeruleae-Xerobromenion erecti [code UE : 6210], dans lesquelles, outre la Seslérie bleuâtre, peuvent figurer également le Laser sermontain, l’Œillet des rochers, etc.
Spontanée :
Évolution possible, mais extrêmement lente et aléatoire, vers les pelouses à Seslérie bleuâtre à dominance de Laîche toujours verte et Alchémille à folioles soudées (Alchemilla conjuncta aggr.) [Alchemillo hoppeanae-Seslerietum caeruleae ; Agrostio capillaris-Seslerienion caeruleae, code UE : 6170].
Tendance à l’évolution régressive (par érosion, cryoturbation, glissement de pente) pouvant conduire ou faire retour à un stade d’éboulis à Patience à écussons (Rumex scutatus) [Scrophularion juratensis, code UE : 8120].
Liée à la gestion :
Néant.
Rochers à Potentille caulescente (Potentilla caulescens) [Potentillion caulescentis, code UE : 8210].
Éboulis à Patience à écussons [Scrophularion juratensis, code UE : 8120].
Pelouses à Seslérie bleuâtre et Laîche toujours verte (Alchemillo hoppeanae-Seslerietum caeruleae) [Agrostio capillaris-Seslerienion caeruleae, code UE : 6170].
Formations arbustives diverses : lande à Raisin d’ours commun, fourré à Cotonéaster des Monts Nébrodes, Amélanchier à feuilles ovales et Nerprun des Alpes (Rhamnus alpina) (Cotoneastro integerrimi-Amelanchieretum ovalis) [Berberidion vulgaris, code UE : 4060].
Hêtraies à Seslérie bleuâtre (Seslerio caeruleae-Fagetum sylvaticae) [Cephalanthero rubrae-Fagion sylvaticae, code UE : 9150].
Haut Jura et vraisemblablement, sous une forme appauvrie, dans les Préalpes du nord et le Vercors septentrional.
Type d’habitat original : rare exemple dans les massifs français de pelouses thermophiles d’altitude à dominance de grandes ombellifères.
Présence fréquente de la Gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), espèce protégée (convention de Washington).
États à privilégier :
État type optimal (subass. typicum) : hautes pelouses presque fermées à fermées (80 à 100 % de recouvrement), à physionomie prairiale, sur pentes accusées (30° minimum) d’adret.
Autres états observables :
Stades de passage aux habitats d’éboulis et aux habitats rocheux (selon la situation topographique et l’état du substrat).
Type d’habitat relativement stable, hormis les risques naturels (et ponctuels) d’évolution régressive, et non menacé dans le contexte actuel.
Aucune : la localisation de l’habitat sur vires et couloirs rocheux le rend peu accessible au pâturage ovin.
Absence de données.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)