Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étage montagnard (700 m à 1500 m).
Pentes variables (de nulle à 40 %).
Principalement aux expositions chaudes.
Sur gneiss leucocrates (riche en potasse).
Humus de type mull présentant un pH de l’ordre de 6.5.
Diversité typologique principale selon l’altitude :
étage montagnard inférieur (700 à 1100 m) : pelouse à Crupine et Stipe capillaire [Crupino vulgaris-Stipetum capillatae] avec : Tunique saxifrage (Petrorhagia saxifraga), Buplèvre du mont Baldo (Bupleurum baldense), Liondent crispé (Leontodon crispus), Herbe aux puces (Plantago sempervirens), Trigonelle de Montpellier (Trigonella monspeliaca) ; selon le niveau de sècheresse, deux sous-associations :
- conditions les plus xérophiles : sous-association à Stipe capillaire (Stipa capillata) [Crupino vulgaris-Stipetum capillatae stipetosum capillatae];
- conditions les moins xérophiles : sous-association à Brome dressé (Bromus erectus) [Crupino vulgaris-Stipetum capillatae brometosum] ;
étage montagnard supérieur (1100 à 1500 m) : diversité typologique secondaire selon le type de substrat :
- sur substrat plus ou moins terreux et caillouteux à pente assez forte : pelouse à Astragale faux-sainfoin et Stipe penné [Astragalo onobrychis-Stipetum pennatae] avec : Véronique prostrée (Veronica prostrata), Pâturin élégant (Poa perconcinna) ; deux variantes :
variante à Stipe capillaire ;
variante à Koelérie du Valais (Koeleria vallesiana) ;
-sur dalles rocheuses et éperons rocheux sur des surfaces très restreintes : pelouse à Fétuque du Valais et Pâturin élégant [association non décrite dans cette vallée mais probablement à rattacher au Festuco valesiacae-Poetum carniolicae décrit dans le Briançonnais et le Queyras].
Pelouses rases à mi-rases, à recouvrement important (le plus souvent supérieur à 80 %) ; fermeture de la pelouse au sein des variantes à Stipes (recouvrement parfois proche de 100 %).
Large prédominance des hémicryptophytes et des petits chaméphytes ligneux ou sous-ligneux.
Forte présence de thérophytes et de chaméphytes crassulescentes transgressives des pelouses pionnières [Sedetum brigantiacae, Code UE : 6110], au niveau des interstices non végétalisés de la pelouse.
Densification et augmentation de la taille de la végétation, s’installant sur des sols fertiles (anciennes terrasses cultivées) avec apparition d’espèces de pelouses rudérales [Onopordetum acanthii et Artemisio absinthii-Agropyrion intermedii, Code Corine : 87.2], avec principalement : Langue de chien (Cynoglossum officinale), Absinthe (Artemisia absinthium).
Avec l’abandon des terres, piquetage de la pelouse par des ligneux de landes [(Genévrier sabine (Juniperus sabina), Lavande officinale (Lavandula angustifolia)], de fruticées et de fourrés [Églantiers (Rosa sp.), Épine-vinette (Berberis vulgaris), Amélanchier (Amelanchier ovalis), Cerisier de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb), Nerprun des Alpes (Rhamnus alpina), Genévrier thurifère (Juniperus thurifera), Genévrier commun (Juniperus communis)] et des ligneux hauts d’accrus forestiers [Peuplier tremble (Populus tremula…)] et de pinèdes [Pin sylvestre (Pinus sylvestris)].
Deux pics principaux de floraison : l’un centré sur le mois de juin et l’autre sur le mois de septembre.
Avec les éboulis thermophiles à Calamagrostide argentée (Achnatherum calamagrostis) et Centranthe à feuilles étroites (Centranthus angustifolius) [Achnathero calamagrostis-Centranthetum angustifolii, Code UE : 8130] en cours de colonisation.
Avec les pelouses mésophiles à mésoxérophiles à Brome dressé (Bromus erectus) [Bromion erecti, Code UE : 6210], en particulier pour la sous-association à Brome dressé.
Avec les pelouses mésoxérophiles à xérophiles à Bugrane du Mont-Cenis (Ononis cristata) [Ononidion cenisae, Code UE : 4090].
Avec les pelouses rudérales xérophiles à Onopordon à feuilles d’acanthe (Onopordium acanthium) [Onopordetum acanthii, Code Corine : 87.2].
Avec les pelouses rudérales xérophiles à Absinthe et Chiendent hispide (Elytrigia intermedia) [Artemisio absinthii-Agropyrion intermedii, Code Corine : 87.2].
Landes thermoxérophiles à Lavande officinale et Armoise blanche [Lavandulo angustifoliae-Artemisietum albae, Code UE : 4060].
Spontanée :
Dans certaines situations (fortes pentes soumises à l’érosion, dalles rocheuses) et sur de faibles surfaces (de quelques m2 à quelques dizaines de m2) végétation à caractère quasi permanent : sur fortes pentes plus ou moins caillouteuses et terreuses ou sur dalles rocheuses (en particulier pour la pelouse à Fétuque du Valais et à Pâturin élégant).
Dans d’autres situations, minoritaires dans cette vallée, végétation correspondant à des formations secondaires issues de la déforestation, de l’abandon de terrasses agricoles ; végétation alors vite relayée par la pelouse à Brome dressé [Bromion erecti, Code UE : 6210].
Installation en pionnier (sur pentes terreuses mises à nu par un rajeunissement du milieu…), colonisation des éboulis thermophiles à Calamagrostide argentée et Centranthe à feuilles étroites [Achnathero calamagrostis-Centranthetum angustifolii, Code UE : 8130], des pelouses pionnières à Orpins et Joubarbes [Alysso alyssoidis-Sedion albi, Code UE : 6110] et des anciennes terrasses cultivées suite à la déprise agricole.
Évolution de la végétation beaucoup plus rapide sur les quelques terres abandonnées ; principales étapes dynamiques : piquetage arbustif et/ou arboré [précédé dans les situations les plus mésophiles par une densification de la végétation par colonisation et extension du Brachypode rupestre (Brachypodium rupestre)] pouvant conduire aux :
- landes thermoxérophiles à Genévrier sabine [Pino sylvestris-Juniperetalia sabinae, Code UE : 4060] ;
- fourrés thermoxérophiles à Épine-vinette [Berberidion vulgaris, Code Corine : 31.812] ;
- passage sans doute possible, mais non observé, aux pinèdes thermoxérophiles à Pin sylvestre et Bugranes (Ononis sp.) [Ononido rotundifoliae-Pinion sylvestris, Code UE : 9430].
Falaises thermophiles à Potentille à tiges courtes (Potentilla caulescens) [Potentillion caulescentis, Code UE : 8115].
Éboulis thermophiles à Calamagrostide argentée et Centranthe à feuilles étroites [Achnathero calamagrostis-Centranthetum angustifolii, Code UE : 8130].
Pelouses pionnières à Orpins et Joubarbes [Alysso alyssoidis-Sedion albi, Code UE : 6110].
Pelouses rudérales xérophiles à Absinthe et Chiendent hispide [Artemisio absinthii-Agropyrion intermedii, Code Corine : 87.2].
Pelouses rudérales xérophiles à Onopordon à feuilles d’acanthe [Onopordetum acanthii, Code Corine : 87.2].
Pelouses mésophiles à mésoxérophiles à Brome érigé [Bromion erecti, Code UE : 6210].
Landes thermoxérophiles à Lavandula angustifolia et Artemisia alba [Lavandulo angustifoliae-Artemisietum albae, Code UE : 4060].
Landes thermoxérophiles à Genévrier sabine [Pino sylvestris-Juniperetalia sabinae, Code UE : 4060].
Fourrés thermoxérophiles à Épine-vinette [Berberidion vulgaris, Code Corine : 31.81251].
Accrus forestiers à Merisier à grappes (Prunus padus) et Peuplier tremble [Pruno padi-Populetum tremulae, Code Corine : 31.8].
Pinèdes thermoxérophiles à Pin sylvestre et Bugranes (Ononis sp.) [Ononido rotundifoliae-Pinion sylvestris, Code UE : 9430] aux altitudes supérieures.
Vallée de la Romanche, du bassin de Bourg-d’Oisans (secteur de la Garde en particulier) jusqu’à Villars-d’Arène (Isère et Hautes-Alpes).
Pelouses d’affinité orientale en limites d’aire de répartition.
Très forte richesse floristique et entomologique.
Trois espèces protégées au niveau régional (Rhône-Alpes) : Dauphinelle fendue (Delphinium fissum), Fétuque du Valais, Genévrier thurifère.
Trois espèces inscrites au Livre rouge national (Tome II) : Fétuque cendrée, Gaillet oblique, Odontite à feuilles lancéolées.
États à privilégier :
Pelouses rases à mi-rases, ouvertes, à tapis végétal plus ou moins lacunaire (en mosaïque avec des surfaces de fourrés, de landes et de forêts).
Autres états observables :
Pelouses rases pâturées par ovins.
Pelouses rases pâturées par bovins.
Sur certains secteurs soumis à une intensification du pâturage ovin et/ou caprin, dégradation des pelouses et érosion des sols.
Exploitation de la roche (carrières) pouvant ponctuellement détruire des pelouses.
Suite à l’abandon pastoral de certains secteurs, embrousaillement et reboisement de secteurs contigus aux milieux steppiques, créant un ombrage latéral sur les pelouses steppiques établies en mosaïque et n’occupant pour la plupart que de faibles surfaces.
Pelouses sèches faisant partie des meilleurs parcours de la zone préalpine ; troupeaux locaux et/ou transhumants (ovins, bovins, caprins, équins).
Pelouses peu élevées caractérisées par un équilibre intéressant de la strate herbacée en espèces vivaces (Brome dressé, Koélérie du Valais) et annuelles. La présence de légumineuses (Luzerne, Anthyllide, Astragale...) dans ces pelouses enrichit leur valeur pastorale. La ressource fourragère varie cependant chaque année suivant les conditions climatiques.
Ressource pastorale de très bonne qualité au printemps et en automne : croissance de l’herbe tardive et assez lente, qui permet un pâturage de fin mai à début juillet.
Le dessèchement progressif de l’herbe empêche tout pâturage en plein été. Si les pluies de fin d’été sont suffisantes, la repousse d’automne est de très bonne qualité et permet un nouveau passage en octobre-novembre.
Pelouses encore peu étudiées, importantes lacunes sur leur répartition géographique et leur variation écologique.
Mettre en place des protocoles de suivi pluriannuels de l’impact des mesures de gestion sur le fonctionnement de l’habitat (évolution quantitative et qualitative des pelouses, impact sur la bio-diversité).
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 2. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 487 p. + cédérom. (Source)