9530-1.3 - Peuplements caussenards de Pin de Salzmann du montagnard inférieur

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat très rare (découvert il y a peu), se rencontrant à l’étage montagnard inférieur, sur corniches, rochers dolomitiques au-dessus de gorges entaillant les Causses (ex. gorges du Tarn).
Populations rupicoles situées entre 700 m et 900 m en versant nord.
Substrat dolomitique prépondérant à l’origine d’altérites légère- ment sableuses donnant des rendzines dolomitiques.
Dans les situations de ce type d’habitat les altérites sont très peu épaisses et le pin peut parfois se fixer dans les fissures de la roche.
—› Stations très sèches malgré l’altitude.

Variabilité

Compte tenu de la rareté de ce type d’habitat il existe peu de variations :
Selon le substrat :
- sur roches, le pin étant installé dans les fissures des rochers ;
- sur corniches, vires rocheuses, avec une mince couverture d’altérites dolomitiques.

Physionomie, structure

Peuplements souvent clairs atteignant 10 m à 15 m ; le Pin de Salzmann est accompagné par le Pin sylvestre, l’Alisier blanc, l’Érable à feuilles d’Obier. Sous-bois diversement développé avec l’Amélanchier, le Genévrier hémisphérique (*), l’Églantier très épineux, le Genêt pileux, le Cytise à feuilles sessiles, la Coronille arbrisseau, le Buis…
En strate herbacée se rencontrent les espèces des pelouses voisines (Seslérie élégante, Pulsatille rouge, Anthyllis des montagnes, Aster des Alpes…).
On retrouve des espèces de falaise (Daphne alpina) et quelques forestières dont le Sabot de Vénus.

Confusions possibles

Ne pas confondre avec les peuplements de Pin noir d’Autriche du plateau.

Dynamique

Spontanée :
Cf. schéma du cahier d'habitat.

Liée à la gestion :
Pas ou très peu de gestion dans es situations.
Incendies ramenant la végétation au stade de pelouse.
Plantation de Pin noir d’Autriche à proximité (risque très fort pour la pérennité du patrimoine génétique de ces populations).

Habitats associés ou en contact

Complexe forestier :
- pineraies de Pin sylvestre à Juniperus phoenica ;
- hêtraies calcicoles sèches (UE : 9150) ;
- pineraies de Pin sylvestre mésophile moussues ;
- chênaies pubescentes ;
- hêtraies mésophiles.
Complexes de fruticées :
- buxaies (UE : 9110) ;
- formations à Juniperus phoenicea ;
- fruticées à Amélanchier.
Complexes de pelouses :
- divers types de pelouses de l’alliance Ononidion striatae :
a) à Anthyllis montana et Aster alpinus var. cebennensis ;
b) à Seslérie élégante et Phyteuma tenerum ;
c) à Gentiana costei.
- landines à Arctostaphylos uva-ursi subsp. crassifolius.
Complexes rupicoles :
- éboulis à Laserpitium gallicum (UE : 8130) ;
- dalles rocheuses ;
- végétation des fentes rocheuses (UE : 8210).

Répartition géographique

Localisé au-dessus des gorges du Tarn entre le roc des Hourtous et le cirque des Baumes.

Valeur écologique et biologique

Pin occupant une aire réduite en France.
Intérêt génétique certain ; propriétés écologiques (résistance à la sécheresse, à la processionnaire, rusticité) encore mal utilisées.
Participe à des complexes d’habitats de grand intérêt par la diversité des niches écologiques offertes aux espèces animales et végétales.
Présence d’espèces rares de pelouses dolomiticoles (Gentiana costei, Pulsatilla rubra, Aster alpinus var. cebennensis…).

États de conservation

États à privilégier :
Tous les peuplements existant compte tenu de la rareté de ce type.

Tendances et menaces

Certaines populations ont été gravement décimées par des incendies dans les années 60.
Menaces :
- incendies ;
- plantations à proximité, de Pins noirs divers pouvant entraîner des hybridations (perte de patrimoine génétique).

Potentialités intrinsèques de production

La productivité du Pin de Salzmann peut être, dans l’absolu, correcte mais, en France, il n’existe plus que dans des stations particulièrement médiocres. Il y est souvent un des seuls arbres à pouvoir y pousser ce qui est déjà remarquable. On n’en connaît donc que des peuplements de faible à très faible productivité (estimée à 2 à 3 m3/ha/an).

Axes de recherche

Études génétiques sur les peuplements existants pour confirmer leur caractère autochtone et « pur ».
Études fines sur la dynamique de la végétation.
Études de la dynamique des populations de Pin de Salzmann. Études sur les taux d’hybridation, les distances-seuil, etc.

Bibliographie

 Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 2. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 423 p. + cédérom. (Source)