9530-1.4 - Peuplements de Pin de Salzmann des Pyrénées orientales

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat se rencontrant en Conflent (Pyrénées orientales) entre 500 m et 900 m.
Les précipitations oscillent entre 650 mm et 750 mm.
Colonise les pentes raides des colluvions siliceuses grossières descendues du Canigou.
Sols peu profonds sur pentes marquées :
- régosol, ranker ou sols bruns acides peu épais à texture sableuse, pH≤5 ; développés sur arènes et colluvions.
Sols moyennement profonds sur pentes moins fortes :
- sols bruns acides avec des textures sablo-limoneuses.

Variabilité

Variations selon les conditions géomorphologiques :
- expositions au sud et à l’ouest sur substrats pentus et très peu évolués : matorral à Ciste à feuilles de Laurier (Cistus laurifolius), Callune (Calluna vulgaris), Genêt pileux (Genista pilosa) avec peuplement clair de Pin de Salzmann (40 % de recouvrement) ;
- expositions au nord, à l’est ; pentes moins fortes avec des sols mieux constitués et plus profonds ; le Pin donne des recouvrements plus forts ; l’ambiance est plus forestière avec Germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), Gesse des montagnes (Lathyrus montanus)…

Physionomie, structure

Peuplements clairs : recouvrement de 40 à 60 % par le Pin restant chétif (4 m à 7 m) ; matorral avec Cistus laurifolius, Lavandula stoechas, Calluna vulgaris, Cytisus scoparius, Genista pilosa ; strate herbacée avec Avenula pratensis subsp. requienii, Thesium linophyllon, Vicia vestita…
Peuplements plus forestiers de belle venue (dépassant 15 m de hauteur), dominé par le Pin avec, en sous-étage le Châtaignier, Acer opalus, Acer monspessulanum, Sorbus aria, Prunus avium, plus rarement Quercus ilex ; strate herbacée avec Teucrium scorodonia, Lathyrus montanus, Lonicera periclymenum, Hieracium sabaudum, Veronica officinalis ; tapis muscinal fourni (Hylocomium splendens).

Confusions possibles

Pas de confusion possible (ou avec des peuplements d’autres Pins noirs introduites).

Dynamique

Spontanée :
Cf. schéma du cahier d'habitat.

Liée à la gestion :
Gestion en taillis du Chêne et du Châtaignier favorisant la pénétration du Pin de Salzmann.
—› Stations « secondaires » par rapport aux stations primaires des sites secs.

Habitats associés ou en contact

Complexe forestier :
- chênaies sessiliflores acidiphiles ;
- châtaigneraies (UE : 9260) ;
- yeuseraies (UE : 9340) ;
- pineraies sylvestres ;
- diverses plantations.
Complexe de fruticées :
- matorral à Cistus laurifolius ;
- maquis à Erica et Arbutus ;
- landes à Callune et Genêt pileux.
Complexes de pelouses :
- pelouses à Avenula pratensis, Halimium pedunculata.
Complexes rupicoles :
- végétation de fentes de rochers siliceux (UE : 8220) ;
- dalles rocheuses siliceuses (UE : 8230).

Répartition géographique

Pyrénées orientales :
- rive droite du Têt sur les piémonts nord du Canigou entre Olette et Prades (populations les plus importantes entre Sardinya et Sahorre) ;
- les localités indiquées dans la région d’Espirat du Conflent.
Environ 1 400 ha en 1900 ; en 1998, 2 714 ha d’après l’IFN mais on ne sait pas exactement ce qui se cache sous ce chiffre car la quasi-totalité des peuplements est hybridée.

Valeur écologique et biologique

Pin occupant une aire réduite en France.
Type d’habitat peu étendu dans les Pyrénées-Orientales. Nombreuses menaces pesant sur l’espèce.
—› Très grand intérêt patrimonial des îlots résiduels.
Intérêt génétique certain ; propriétés écologiques (résistance à la sécheresse, rusticité) encore mal utilisées.
Participe à des complexes d’habitats du plus grand intérêt par la diversité des niches écologiques offertes aux espèces animales et végétales

États de conservation

États à privilégier :
Matorrals avec peuplements clairs.
Peuplements plus forestiers avec sous-bois d’espèces potentielles.

Autres états observables :
Plantations (matériel génétique pas forcément autochtone, venant probablement de Saint-Guilhem-le-Désert).

Tendances et menaces

Type d’habitat en forte régression pour diverses raisons :
- incendies ;
- plantations d’autres matériels de Pin noir divers —› hybridations.

Potentialités intrinsèques de production

La productivité du Pin de Salzmann peut être, dans l’absolu, correcte mais, en France, il n’existe plus que dans des stations particulièrement médiocres. Il y est souvent un des seuls arbres à pouvoir y pousser ce qui est déjà remarquable. On n’en connaît donc que des peuplements de faible à très faible productivité (estimée à 2 à 3 m3/ha. an).

Axes de recherche

Études génétiques sur les peuplements existants pour confirmer leur caractère autochtone et « pur ».
Études fines sur la dynamique de la végétation.
Étude sur la phyllogénie du Pin de Salzmann des Pyrénées par rapport à d’autres origines (Espagne, Cévennes).

Bibliographie

 Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 2. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 423 p. + cédérom. (Source)