9410-4 - Pessières mésohygrophiles à hautes herbes

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat propre aux expositions fraîches, entre 1 700 m-1 750 m et 2 000 m, passant vers le haut à la Cembraie et vers le bas à la sapinière à Épicéa.
Pentes variables ; en situation confinée (près des torrents), ou au niveau de dépressions où la neige subsiste plus longtemps qu’ailleurs.
Les sols sont variables en fonction de la richesse chimique de la roche (sols bruns plus ou moins lessivés sur schistes lustrés, sols plus ou moins podzolisés sur roches plus acides).
Le facteur prépondérant est bien sûr le bilan hydrique très excédentaire dans ce type de station, en particulier à certains moments de l’année.

Variabilité

Variabilité en fonction du bilan hydrique et du confinement :
- présence de « taches » avec des espèces de mégaphorbiaies ;
- recouvrement complet pour ces espèces, avec de plus, présence de l’Aulne vert.

Variabilité géographique :
- avec un gradient entre les Alpes du nord et les Alpes du sud et un gradient ouest-est avec accentuation du caractère continental vers l’est (avec un effet majeur sur la composition floristique, à l’est, des extrêmes thermiques).

Variabilité avec l’altitude :
- avec des diversités plus grandes en hautes herbes en altitude.

Physionomie, structure

Peuplement arborescent dominé par l’Épicéa, auquel se mêle à l’état dispersé le Sapin, le Sorbier des oiseleurs, le Pin cembro…
L’Aulne vert peut former des taches dans les zones les plus humides.
Souvent les espèces de mégaphorbiaies sont cantonnées dans les zones plus ou moins déprimées où la neige persiste plus longtemps ; les autres espèces herbacées se localisent alors près des troncs et sur les souches ou autour d’elles.

Confusions possibles

Avec des sapinières montagnardes à hautes herbes placées dans des conditions de bilan hydrique similaires mais à plus faible altitude.

Dynamique

Spontanée :
Cf. schéma du cahier d'habitat.

Liée à la gestion :
Difficulté de régénération, fréquente dans ce type de milieu ; trouées, coupes pouvant être occupées un certain temps par la mégaphorbiaie qui prospère en pleine lumière.

Habitats associés ou en contact

Éboulis (UE : 8120).
Végétation des fentes de rochers (UE : 8220).
Végétation de dalles rocheuses (UE : 8230).
Pelouses à Nard raide (Nardus stricta) (UE : 6230*).
Landes diverses.
Mégaphorbiaies à Calamagrostide velu (Calamagrostis villosa) (UE : 6430).
Mégaphorbiaies à hautes herbes (UE : 6430).
Prairies de fauche ou pâturées, plus ou moins fertilisées (UE : 6520).
Cembraies ou mélézeins (UE : 9420).
Pessières à Homogyne alpine (Homogyne alpina) (UE : 9410).
Sapinières sous-jacentes, parfois concernées par la directive (aile très acidiphile) (UE : 9410).

Répartition géographique

Sur l’ensemble de l’arc alpin, à l’étage subalpin, sur substrat siliceux.

Valeur écologique et biologique

Aire relativement étendue où les habitats occupent cependant une surface limitée, type d’habitat assez fréquent mais peu étendu.
Présence possible d’espèces rares (Streptope à feuilles embras- santes : Streptopus amplexifolius).
Participe à des complexes d’habitats du plus grand intérêt pour la diversité des conditions offertes à la faune et la flore.
Rôle de protection accentué (vis-à-vis des avalanches).

Axes de recherche

Améliorer et rendre opérationnels les travaux sur la régénération.

Bibliographie

 Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 2. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 423 p. + cédérom. (Source)