ZNIEFF 220013560
MARAIS DE LONGPONT

(n° régional : 02VAL102)

Commentaires généraux

Le marais de Longpont se trouve dans la vallée de la Savière, en amont de la confluence de ce ru avec l'Ourcq. Il est en étroite connexion fonctionnelle avec le massif forestier de Retz.

Globalement très asséchées, les roselières forment l'essentiel des groupements végétaux ouverts du site. Par manque d’entretien, les importantes surfaces colonisées par cet habitat jusqu’au début des années 2000 sont aujourd’hui ponctuées d’arbustes et notamment de saules. C’est notamment le cas dans la partie sud de la ZNIEFF, au sud du lieu-dit "Le Catifet", où les roselières se referment et s’apparentent plutôt à des fourrés.

De caractère méso-eutrophe, les lambeaux de roselières qui subsistent au sein du site s'apparentent à des roselières à Morelle douce-amère et Phragmite commun (Solano dulcamarae - Phragmitetum australis) dans lesquelles subsistent de très rares noyaux d'oligotrophie remarquables, de par leur cortège floristique. Des Cariçaies turficoles à Laîche des rives et Laîche des marais (Caricetum ripario - acutiformis) complètent cette mosaïque de milieux ouverts.

Les parties non entretenues du marais évoluent vers un boisement composé majoritairement de saules sur sols engorgés (Salicion cinereae) abritant des espèces comme le peu commun Cassissier (Ribes nigrum).

Les roselières permettent la présence sur le site d’un papillon de nuit d’intérêt remarquable inféodé à cet habitat, la Noctuelle à baïonnette (Phragmatiphila nexa).

Les mosaïques de milieux semi-ouverts abritent quant-à-elles diverses espèces faunistiques d’intérêt telles que la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), le vulnérable Serin cini (Serinus serinus) et le Sphinx de l’Epilobe (Proserpinus proserpina).

Au nord-ouest du site, des prairies humides pâturées par des chevaux mènent à plusieurs bassins en eau utilisés pour la pisciculture.

Le long du ru de la Savière et de quelques fossés attenants ainsi que dans quelques parcelles anciennement boisées coupées à blanc, s’expriment des mégaphorbiaies du Filipendulo ulmariae - convolvuletea sepium. C’est dans ce type d’habitats qu’a notamment été observée la très rare et vulnérable en Hauts-de-France Aconit du Portugal (Aconitum napellus subsp. lusitanicum).

Sur ce même ru de la Savière, au nord du site, on retrouve également le quasi menacé Campagnol fouisseur (Arvicola amphibius), et le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus), en danger d’extinction en Picardie et protégé au niveau national.

Les boisements périphériques du marais sont constitués par des chênaies-frênaies fraîches (Fraxino excelsioris - Quercion roboris). Des forêts à Frêne commun et Grande Prêle de l’Equiseto telmateiae - Fraxinetum excelsiori ont largement colonisé la partie la plus à l’ouest du marais, côté route. Ponctuellement, quelques peupleraies ont été implantées, notamment au niveau du lieu-dit "Le Catifet".

Les boisements de pente, occupant de faibles superficies à l’est du site, côté voie ferrée, s'apparentent à des boisements calcicoles à ambiance thermophile du Carpinion betuli où pouvait être observée l’assez rare Laiche digitée (Carex digitata) dans les années 1990.

Sur ces zones boisées, plus ou moins humides, on retrouve plusieurs espèces de faune forestières remarquables telles que les quasi menacés Muscardin (Muscardinus avellanarius), Bondrée apivore (Pernis apivorus) et Verdier d’Europe (Chloris chloris), le Plumet (Ptilophora plumigera) ou encore la Noctuelle leucographe (Cerastis leucographa).

Plusieurs étangs de pêche ont été creusés tout au sud du marais, dans les années 1990. A l’époque, les boues de curage, formant des bourrelets sur les bords, présentaient une flore des sols tourbeux oligotrophes comme l’Orchis négligé (Dactylorhiza praetermissa), espèce peu commune en région où elle est protégée. En 2023, lors de l’actualisation de la ZNIEFF, aucune prospection n’a été effectuée dans ce secteur composé de propriétés privées entièrement clôturées.

Commentaires sur la délimitation

Les contours de la zone englobent les roselières et boisements naturels du marais de Longpont. Les limites du site sont définies, dans la partie ouest du site, par la route départementale 17 et dans la partie est, par le chemin longeant la voie ferrée. La partie située la plus au sud, comprenant plusieurs étangs et n’ayant pas pu faire l’objet d’inventaires en 2023 a tout de même été conservée dans le périmètre car elle abrite peut-être encore les espèces de milieux tourbeux qui n’ont pas été retrouvées à l’échelle de la ZNIEFF.