Les pelouses calcicoles et les milieux associés sont des milieux particulièrement menacés en Picardie et dans tout le nord-ouest de l'Europe. Par exemple, en Picardie, à la suite des évolutions de l'économie agricole, les surfaces de pelouses ont été divisées par vingt environ en un siècle. Ces habitats sont le refuge d'une flore et d'une faune précieuses, dont plusieurs espèces rares et menacées.
Les pelouses mésophiles à méso-xérophiles et les milieux associés sont occupés par trois systèmes distincts :
Sur les sols superficiels où les calcaires épais du Lutétien sont visibles, des pelouses méso-xérophiles du Teucrio montani - Bromenion erecti peuvent se développer. En revanche, ces pelouses présentent ici des faciès de dégradations sur des surfaces importantes où se développent des zones de friches du Dauco carotae - Melilotion albi. Elles sont en contacts avec des ourlets calcaricoles du Coronillo variae - Brachypodietum pinnati, bien représentés dans le Tertiaire parisien, mais peu fréquents ailleurs dans la région et des fourrés thermophiles sur calcaire à Epine-Vinette du Ligustro vulgaris - Prunenion spinosae.
Au niveau de certains cheminements sous boisement se trouvent des ourlets neutroacidiclines à Aigremoine odorante et Brachypode des bois de l’Agrimonio repentis - Brachypodietum sylvatici.
Sur les sols plus argileux, une pelouse mésophile à Laîche tomenteuse du Succiso pratensis - Silaetum silai s’est installée.
Au niveau des zones humides, deux systèmes sont présents :
Un système hygrophile occupé par une aulnaie- frênaie à Grande prêle de l’Equiseto telmateiae - Fraxinetum excelsioris avec, en mosaïque, une mégaphorbiaie à Epilobe hirsute et Grande prêle de l’Epilobio hirsuti - Equisetetum telmateiae.
Un système hydrophile à amphibie occupé par une aulnaie plus tourbeuse à Cassissier noir de l’Alnion glutinosae avec la présence de fragments de roselières inondées du Phragmition communis, présentant un intérêt faunistique et notamment pour l’avifaune.