La ZNIEFF couvre un vaste ensemble de bois et de fonds humide au caractère montagnard bien marqué. L'interet de la zone est multiple et résulte en grande partie de son statut de terrain militaire qui lui confère une certaine protection. L'ensemble du camp militaire créee en 1901, est concerné par la ZNIEFF ainsi que la vallée amont de la Méouzette à l'est et les vallées boisées du secteur de Clairavaux. Le site est une ZNIEFF de type II très vaste dans laquelle ont été définies plusieurs zones de type I. On se reportera au chapitre concernant les ZNIEFF liées à la type II pour plus de précisions.
La majorité de la zone repose sur des roches métamorphiques dont la plus représentée est la Migmatite. Ces roches cristallines sont moins acides que les roches granitiques qui forment le centre du plateau de Millevaches. La diminution de l'acidité de la roche mère va avoir une influence sur la pédogénèse et sur les groupements végétaux.
Le camp militaire présente un grand intérêt écologique pour trois grands types de milieux implantés en mosaïque : les boisements feuillus, les milieux ouverts secs et les zones humides. Les boisements feuillus couvrent environ 1/4 de la ZNIEFF mais les massifs sont morcelés. L'etude des habitats et des guilde d'espèces qui les fréquentent montre que la diversité des boisement feuillus est d'une grande importance pour la biodiversité de la ZNIEFF. En effet les habitats forestiers sont variés à la fois dans les espèces qui les composent mais egalement dans leur architechture. Cette diversité permet l'expression d'une forte cohorte de Chauves-souris.
Les milieus ouverts secs compoosés essentiellement de landes et de pelouses sont presents sur environ 10 % de la zone. Ces habitats sont d'anciens milieux agropastoraux en cours de fermeture par les ligneux faute de gestion adaptée. Ces milieux agropastoraux sont des éléments constitutifs du paysage des hateurs limousines et sont en voie de raréfaction à l'echelle de l'Europe. A l'echelle du camp, leur superficie à largement diminuée depuis le XXème siècle.
Les zones humides couvrent plus de 400 hectares. Elles sont diversifiées et hébergent bon nombre d'espèces végétales et animales remarquables. Néanmoins la quasi totalité de ces milieux est menacée de fermeture par la dynamique forestière, entraînant la disparition des espèces inféodées et diminuant leur fonctionnalité par rapport à la ressource en eau. L'ensemble des cours d'eau (plus de 55 km dans la ZNIEFF), des étangs et des zones hulides complexes jouent un rôle prépondérant dans le maintien de la qualité de l'eau. Une partie des cours d'eau de la ZNIEFF permet l'alimentation en eau potable de près d'1/4 de la population creusoise.
La zone centrale de la ZNIEFF, occupée par le coeur du camp militaire est totalement interdite d'accés depuis plusieures décénnies, ce qui en fait une zone naturelle témoin d'une grande valeur écologique. En accord avec le ministère de la Défense, des inventaires scientifiques et naturalistes ont été menés en 1996 puis en 2013, permettant l'actualisation de la ZNIEFF.
Au plan faunistique on a recensés un grand nombre d'espèes rares pour la région. Pour les vértébrés la ZNIEFF accueille la nidification de la Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus), de l'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus), du Pigeon comlombin (Columbas oenas) et du Circaëte-Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus). Pour les chiroptères se sont 15 espèces qui ont été contactées, dont 8 sont des espèces forestières stricts. 6 espèces d'amphibiens sont connus de la zone parmi lesquelles citons le Crapaud calamite (Bufo calamita). Au niveau des reptiles citons la presence de la Coronelle lisse (Coronella austriaca), la vipère péliade (Vipera berus) et le Lézard vivipare (Zootoca vivipara). 37 mammifères ont aussi été trouvés sur la zone parmi lesquels on retiendra la Loutre d'Europe (Lutra lutra), le Campagnol Amphibie (Arvicola sapidus) et le Chat forestier (Felix sylvestris).
Pour les invertébrés, là aussi les inventaires recents ont mis en lumière l'existence d'espèces rares et menacées. AU total, 63 espèces de rhopalocères ont été contactés, soit 80 % des espèces du plateau de Millevaches. Parmi celles-ci 4 sont d'affinté montagnardes et on été trouvées parfois en grand nombre : L'azuré des mouillères (Maculinea alcon), Pseudophilotes baton, Euphydrys aurinia et le grand Sylvain (Limenitis populi). Par ailleurs 238 espèces de coléoptères ont aussi été recensés sur le site, dont 17 sont considérées comme très rare ou rare en Limousin. 3 sont rares en France : Platycis cosnardi, Tetratoma ancora et Galeruca dahlii. 39 espèces d'Odonates sont présentes, dont ont peu citées celles considérés d'interet dans le Plan Régional d'actions odonates : L'agrion fer de lance (Coenagrion hastulatum), l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), le Cordulegastre bidenté (Cordulegaster bidentata), le Leste verdoyant (Lestes virens), le Cordulie arctique (Somatochlora arctica), la Cordulie à tâches jaunes (Somatochlora flavomaculata), le Sympetrum noir (Sympetrum danae) et le Sympetrum jaune d'or (Sympetrume flaveolum).
Au plan botanique, les végétations les plus patrimoniales sont des mégaphorbiaies montagnardes, des landes humides et sèches, des prairies de fauche à caractère montagnard, des étangs à queues tourbeuses ou encore des hêtraies...
Cette influence submontagnarde se traduit parfaitement dans la flore dont le cortège héberge un nombre relativement important de taxons circumboréaux : Gentiane des champs (Gentianella campestris),
Thésion des Pyrénées (Thesium pyrenaicum), Petite utriculaire (Utricularia minor), Prêle des bois (Equisetum sylvaticum), Fougère des montagnes (Oreopteris limbosperma), Saule à cinq étamines (Salix pentandra), Sceau de salomon verticillé (Polygonatum verticillatum),
Séneçon à feuilles de cacalie (Senecio cacaliaster), Polyopde du chêne (Gymnocarpium dryopteris), Petite pyrole (Pyrola minor), Trèfle doré (Trifolium aureum). Ce dernier trouve ici une de ses deux seules stations de Nouvelle-Aquitaine.
Périmètre reprenant les limites du Camp dans leur ensemble étendu à l'ouest jusqu'à Croze et à l'est le long de la Méouzette, jusqu'au moulin des Chevilles.