Les inventaires de tous les taxons de la biodiversité (ATBI : All-taxa biodiversity inventory) ou Inventaires biologiques généralisés (IBG) visent à réaliser un inventaire exhaustif de toutes les espèces vivant et existant sur un territoire donné, et pas seulement les espèces « emblématiques ». Un ATBI permet de collecter des données sur l’habitat, la répartition, l’abondance, la biologie, mais également l’heure et la date d’observation des différentes espèces, et ceci dans un laps de temps relativement court avec un suivi temporel de ces espèces : on parle alors d’ATBI+M (Monitoring).
Les IGB permettent notamment d’identifier de nouvelles espèces et de découvrir une faune et une flore auparavant inconnues dans la zone prospectée.
Ces expériences sont également le moyen de sensibiliser le grand public à la multitude des espèces vivantes, à leurs disparitions et à l’importance des sciences de la classification du vivant. Cette connaissance approfondie d’un territoire donné permet aussi de pouvoir mieux protéger la biodiversité qui le compose, en formant une alliance entre chercheurs et gestionnaires pour plus d’efficacité.
L’ATBI+M Mercantour, lancé en 2006, est le premier à avoir été entrepris en Europe et le deuxième au monde après celui du Great Smoky Mountains National Park aux États-Unis. Ce projet a été élaboré de manière jumelée sur le territoire Mercantour/Alpi Marittime grâce à la collaboration entre le Parc National du Mercantour (PNM), le Parco Naturale Alpi Marittime (PNAM), le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN), le Ministère en charge de l’écologie, la Fondation Albert II de Monaco et le gouvernement princier de Monaco, sous la bannière de l’European Distributed Institute of Taxonomy (EDIT). Au total, ce sont plus de 10 000 espèces qui ont été inventoriées (soit quasiment le double de ce qui était connu en 2006) par plus de 50 chercheurs de 8 nationalités différentes (France, Allemagne, Italie, Autriche, Espagne, Portugal Grèce, Etats-Unis).
Par la suite l’IBG a permis une accélération nette du processus d’acquisition de données (doublement en cinq ans), une mobilisation généralisée autour des inventaires et de la description de la biodiversité et la mise à disposition de deux siècles de prospections naturalistes dans les territoires.